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Le golf de Santa Clara, situé à Otura, n’a jamais eu un parcours facile. À l’origine, cette terre aride et déserte semblait inapte à faire pousser la moindre pelouse. Les habitants se demandaient comment un terrain de golf de 18 trous pourrait être alimenté en eau, notamment après la sécheresse de 1995, qui avait laissé des traces visibles dans les systèmes de stockage des maisons voisines. Aujourd'hui, les herbes sauvages et les fleurs des champs ont pris le dessus sur ce qui devait être un parcours verdoyant. Fermé depuis novembre 2022, le golf reste dans l'incertitude, malgré l'annonce de sa reprise par le groupe catalan Ona Hotels il y a plus d’un an.
Ona Hotels, connu pour la gestion de 42 hôtels et resorts en Espagne, avait annoncé l'acquisition du terrain en mai 2022, dans le cadre de son département de gestion des actifs (Asset Management). Toutefois, l'entreprise précise aujourd’hui qu’elle n’a jamais été propriétaire du terrain, mais qu’elle a uniquement agi comme intermédiaire pour faciliter la vente. Ce flou sur le véritable acquéreur explique le silence qui entoure le projet, y compris du côté de la mairie d’Otura, qui affirme ne pas avoir été contactée depuis l’annonce.
Le golf de Santa Clara, inauguré en 2008, faisait partie d’un portefeuille de biens acquis par la Sareb, la "banque des actifs toxiques" issue de la crise financière de 2008. Dès le départ, des difficultés ont émaillé son exploitation. En 2018, la société madrilène Global Golf Company avait tenté une relance, prévoyant un investissement d’un million d’euros sur cinq ans. Mais malgré l'organisation de tournois et une volonté affichée d’attirer des touristes amateurs de golf et de culture, le projet a échoué.
En novembre 2022, le terrain a finalement été abandonné. À cette époque, seuls 75 membres sur les 300 initiaux restaient inscrits au club. Le terrain était déjà en mauvais état : l’herbe jaunissait, la piscine chauffée ne fonctionnait plus, et les infrastructures, comme les courts de padel, étaient délabrées.
Malgré l’état de délabrement du golf, des signes de reprise économique apparaissent dans la zone. Depuis l’annonce de la vente, plusieurs nouvelles constructions ont été lancées dans les environs. Le long de l’avenue menant à l’entrée du club-house, au moins six maisons modernes sont en chantier, et des panneaux récents offrent des terrains à vendre. Parallèlement, une entreprise de sécurité a été engagée pour surveiller les lieux et empêcher toute intrusion, un signe discret d’intérêt pour une éventuelle réhabilitation.
Le Santa Clara Golf présente pourtant des atouts non négligeables. En plus de ses installations sportives, une parcelle de 15 000 mètres carrés est réservée à un projet hôtelier qui n’a jamais vu le jour. Ce potentiel inexploité pourrait en faire une destination prisée pour un investisseur cherchant à capitaliser sur le tourisme dans la région de Grenade.
Pour certains habitants, l’échec du projet est imputable à la mairie, accusée de manque de soutien et d’entretien des infrastructures. Des débats urbanistiques complexes ont également pesé sur le développement du golf, brouillant les responsabilités et ralentissant toute tentative de relance.
En attendant, le Santa Clara Golf reste figé dans le temps. Sur le parking désert, un vieux chariot de golf attend, comme symbole d’un projet qui espère un jour renaître. L’air du Barranco de los Lobos continue de souffler, balayant l’eau stagnante des étangs abandonnés, tandis que la communauté environnante s’interroge : Santa Clara peut-elle retrouver son éclat ou est-elle condamnée à rester un rêve inachevé ?