Jon Rahm mènera le groupe de dix-sept Espagnols qui tenteront cette semaine de décrocher le titre lors de la dixième édition de l'Estrella Damm N.A. Andalucía Masters au Real Club de Golf Sotogrande. Le Basque revient jouer au golf en Andalousie avec l'envie de retrouver le public espagnol et de régler sa "dette personnelle" avec ce parcours, où il avait laissé filer la Coupe Sotogrande à l'époque où il était amateur.

Le golfeur basque, qui compte à son palmarès deux tournois majeurs et dix victoires sur le DP World Tour, a subi une défaite douloureuse lors de la Coupe Sotogrande en 2012. C'était la première fois qu'il avait une chance réelle de remporter un tournoi important, mais il l'a laissé échapper.

Au départ du 12, j'étais à quatre ou cinq sous le par pour la journée et je menais avec quatre ou cinq coups d'avance. Je ne sais plus si je me suis relâché ou si j'ai été trop nerveux. J'ai envoyé la balle à gauche, fait un double bogey ou bogey au 13, un birdie au 14, un bogey au 15 et trois putts au 17, je crois pour un autre bogey. Au 18, j'avais encore un putt d'environ cinq mètres pour birdie et gagner, et je ne l'oublierai jamais car je l'ai laissé court au centre à un demi-centimètre du trou. Ensuite, j'ai perdu le play-off au premier trou. 

Je n'oublierai jamais ce dimanche, mais les moments difficiles sont nécessaires pour apprendre et se développer en tant que joueur. De grands champions comme Mickelson ou Tiger peuvent te raconter des coups qu'ils ont réalisés il y a 35 ans avec tous les détails ; ils ont atteint leur niveau en apprenant beaucoup de leurs erreurs. 

Malgré tout, Rahm garde d'excellents souvenirs de Sotogrande et de l'Andalousie.

 L'hospitalité ici est incroyable et je n'ai jamais entendu de commentaires négatifs sur le parcours, ce qui signifie qu'il est très spécial. 

Le joueur basque rêve d'offrir un beau spectacle aux fans espagnols et de remporter un titre qui lui a échappé lors de ses trois participations à l'Estrella Damm N.A. Andalucía Masters. Son meilleur résultat a été une deuxième place ex aequo lors de l'édition 2019.

Jouer en Espagne est spécial et amusant, peut-être plus éprouvant mentalement car on a plus envie de bien faire, mais cette tension m'a permis de vivre de très bons dimanches, comme lors des victoires aux Open d'Espagne de 2018, 2019 et 2022. Même lors du dernier Open, bien que je n'aie pas gagné, ce fut très émouvant pour Ángel Hidalgo. 

Après une semaine de repos, Rahm arrive au RCG Sotogrande plein d'énergie.

Les enfants étaient en vacances, donc j'ai passé plus de temps à être père qu'à autre chose et je me suis beaucoup amusé. Mentalement, j'ai énormément récupéré et je suis venu ici avec beaucoup d'envie pour ce dernier tournoi de l'année en Espagne. 

Sur le point de fêter ses 30 ans, Jon Rahm fait le bilan et estime que tous les événements qu'il a vécus dans le golf ne l'ont pas beaucoup changé.

Chaque jour, on apprend quelque chose de nouveau et on vit de nouvelles expériences, mais mon essence en tant que personne n'a pas changé. Je pense que le fait d'avoir quitté une ikastola au Pays Basque, à Bilbao, pour aller étudier à Madrid à 15 ans, a été un grand changement. Passer de l'étude en espagnol a été très difficile. Ensuite, il y a eu les États-Unis. Ces deux changements ont été plus importants que ce que j'ai vécu en tant que professionnel jusqu'à présent. 

Même s'il reconnaît qu'en essence il reste le même, il se montre plus prudent que ce jeune homme de 17 ans, débordant de confiance, qui avait assuré qu'il gagnerait 19 tournois majeurs.

Je comprends que j'ai été présomptueux, mais mon attitude reste la même : si tu n'y crois pas toi-même, personne d'autre n'y croira ; si je n'ai pas cet objectif et ce rêve, je n'arrive pas là où je suis. Je sais que, si je n'ai pas un objectif suffisamment grand, je ne vais pas donner le maximum d'efforts pour l'atteindre. 

Maintenant que j'ai deux Majeurs, mon objectif est d'en avoir trois, et si un jour j'en ai trois, ce sera d'en avoir quatre. Si je n'atteins pas les 19 et que j'en ai neuf ou dix, ce sera déjà une carrière incroyable. Aujourd'hui, dépasser les cinq est très difficile. 

Bien que Rahm soit le meilleur Espagnol au classement mondial, à la quatorzième place, il y a seize autres Espagnols espérant que le titre reste à la maison. Aujourd'hui, ils ont pris la traditionnelle photo de famille devant la maison du club.

Les espoirs espagnols reposent également sur Pablo Larrazábal, Álvaro Quirós, Adrián Otaegui, Rafa Cabrera Bello, Jorge Campillo, Nacho Elvira, Adri Arnaus, Ángel Hidalgo, Alfredo García Heredia, David Puig, Eugenio Chacarra, Santiago Tarrío, Alejandro del Rey, Manuel Elvira, Iván Cantero et Sebastián García.